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13/12/2011

Birth Marked, tome 2, Bannie de Caragh O'Bryen

 

Gaïa a quitté l'Enclave, fuyant ses lois injustes et sa répression cruelle, pour partir à la recherche de sa grand-mère dans la Forêt Morte. Mais la société qu'elle y découvre est bien loin de l'utopie à laquelle elle s'attendait. Les femmes y dictent leur loi, en particulier Olivia, la Matriarche, et toutes les relations y sont régies par des règles strictes. À peine la jeune fille est-elle arrivée qu'on lui enlève Maya, sa petite sÅ“ur et désormais unique famille. Gaïa devra une nouvelle fois puiser au plus profond d'elle-même pour renverser la hiérarchie et briser les interdits.  

Gaia s'est enfuie de l'Enclave en emmenant sa petite soeur Maya. Après deux semaines d'errance dans le désert, un cavalier la découvre et l'emmène à Zile, au coeur des marais, et de ce que l'on nomme la forêt morte...

J'avais adoré le premier tome de cette dystopie à l'atmosphère originale et aux thèmes forts ( comme l'eugénisme), avec une héroïne forte et combattive. Ce deuxième tome est loin de nous décevoir, je l'ai dévoré !

Le style est toujours aussi fluide, le rythme toujours aussi haletant, il n'y a aucun temps mort, l'auteure rebondit admirablement d'une situation à une autre. Les dialogues, que ce soit ceux entre Gaïa et Léon, son amoureux, ou entre Gaïa et Olivia, la Matriarche, nous frappent par leur subtilité. Les échanges,même si ce sont des affrontements, sont pleins de finesse, jamais convenus. Et lorsqu'on entre dans le domaine du sentiment, ils sont tout simplement sublimes.

Zile est un tout autre univers que l'Enclave, et est tout aussi réussi, aussi passionnant à parcourir. Comme dans toute dystopie, c'est un monde injuste. C'est un matriarcat, où les rôles de l'homme et de la femme sont purement et simplement inversés, parce qu'il y a plus d'hommes que de femmes, et que ces dernières sont précieuses. L'auteure va nous faire réfléchir, à travers ce monde, sur notre société, et la façon dont nous, nous vivons, c'est le but du genre. Elle évoque le problème actuel de la stérilité liée à notre environnement, le lie à la disparition des filles, parce que les insecticides modifient le patrimoine génétique, ce qui va prendre des proportions inquiétantes dans le livre, mais passionnantes à suivre. Surtout que Gaïa mène son enquête.

Les femmes, de par leur rareté, donc, dirigent, enseignent ,transmettent le nom, et les hommes n'ont pas le droit de vote. Les relations entre les deux sexes sont extrêmement codifiées, les hommes qui obtiennent une compagne sont rares et enviés. Gaïa va découvrir Zile et d'emblée, s'opposer à son fonctionnement, par des actes de rébellion ponctuels.

Que les femmes aient le pouvoir ne signifie pas que leur vie est simplifiée, bien au contraire. Que penser d'une jeune fille qui devient un "trophée" à l'issue d'un jeu physique où les hommes luttent et où seul le meilleur, le vainqueur, obtiendra un mois avec la fille choisie ? Les femmes qui ont choisi d'aimer en dehors des règles, sans se marier, sont des parias. Gaïa s'insurge contre cette absence de liberté. La réflexion passe aussi par la question de l'avortement, qui est un choix personnel, avant tout. En tant que sage-femme, Gaïa est attachée à la vie et à la liberté, et cette adolescente de seize ans, si mûre et si forte par certains côtés, va se battre pour que la femme fasse ce qu'elle souhaite. Elle est encore plus rebelle, déterminée à changer les choses que dans le tome 1. Elle ne cesse de s'opposer au système, à la Matriarche, tout en préservant son envie d'aimer.

Car elle n'en demeure pas moins une jeune fille, toujours aussi troublée par Léon. Dans ce tome, leurs relations sont loin d'être simples. Zile va se charger, au départ, de les séparer. Léon n'a plus le pouvoir dont il jouissait dans l'Enclave, bien sûr, puisque les rôles sont inversés, et au vu de son caractère, cela se passe très mal. Léon est fascinant, de par ses actions, et son amour pour Gaïa. L'intrigue met en place un carré amoureux, puisque deux frères, Peter et Will, vont à leur tour tenter de conquérir le cœur de Gaïa, de manière différente.

La fin, pleine d'espoir et d'incertitudes, est très bien trouvée à mes yeux. Il est clair que Gaïa n'en a pas fini avec l'Enclave, et je n'ai qu'une hâte, découvrir le dernier opus.

C'est donc un tome toujours aussi original, prenant, et l'univers de Gaïa nous trotte dans la tête longtemps après qu'on ait refermé le livre. 


Je remercie les éditions Fleurus pour la découverte de cette suite géniale ! 

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