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24/03/2012

Le Dernier Hiver de Jean-Luc Marcastel


 2 035, 31º C en-dessous de 0. Depuis des années, le Crépuscule baigne Aurillac dans un ciel de sang. L’Hiver s’est installé, un hiver éternel qui dévore les terres et fige l’océan dans la banquise. La Malesève, cette armée de pins monstrueux, a mis à genoux la civilisation. Alors, devant la fin d’un monde, que reste-t-il d’autre que l’amour ? L’amour qui va pousser Johan à braver le froid et les pins pour retrouver sa bien-aimée, l’amour qui va pousser son frère, Théo, à lui ouvrir la voie, l’amour toujours qui incitera Khalid et la jolie Fanie à tout laisser derrière eux pour les suivre. L’amour est-il assez fort pour triompher de la Malesève et de ce qu’elle a fait des hommes ? 


 

J’avais entendu parler de la sortie du Dernier hiver il y a quelques mois, fin 2011 et avais alors vu beaucoup d’avis sur les blogs. Pas mal d’entre eux me semblaient très enthousiastes, mais d’autres beaucoup plus mitigés. J’étais curieuse de découvrir ce titre et Jean-Luc Marcastel - inconnu jusque-là - mais pas non plus très pressée. L’occasion de le lire s’est présentée par l’intermédiaire de Forbidden Book, que je remercie.

Je crois que je vais peiner à vous parler de cette lecture car je n’arrive pas à dire si j’ai aimé ou non. Je ne parviens pas à mettre de mots sur mes impressions. Je vais tout de même tenter de vous expliquer tout ça, au mieux. Je ne sais pas si j’ai aimé, disais-je donc, mais en tout cas, je peux annoncer que j’ai mis du temps à venir à bout de ce livre… 

Commençons, as usual, par le négatif pour terminer sur une note positive. Et bien, ce qui m’a le plus gênée pendant cette lecture, ce sont les personnages. Je crois que je ne me suis attachée à aucun d’entre eux. Au départ, j’appréciais beaucoup Théo, le grand frère protecteur et mâture, et puis, au fil des pages, j’ai été agacée par son comportement de « Chevalier » (son surnom d’ailleurs), par tous ses bons sentiments… et l’apogée est évidemment sa décision finale que je trouve assez « inutile » et peu crédible. Khalid, le bon camarade avec les expressions de son grand-père (sur les babouches) est peut-être la figure la plus authentique et la plus crédible de ce roman. Avec son humour, il apporte un peu de fraîcheur et de légèreté, vraiment bienvenues dans la lourdeur ambiante. Fanie, LA figure féminine du roman, ne m’a jamais touchée. Au contraire, je l’ai trouvée insupportable. Habituellement, j’aime assez les héroïnes courageuses, mais là, ce n’est plus du courage mais de l’inconscience. Quant au personnage « principal » du Dernier hiver, à savoir Johan, le petit frère de Théo, je n’ai jamais réussi à le comprendre et à adhérer à son côté schizophrène (il « parle » souvent à travers la voix de « Corbeau », identité qu’il s’est inventée pour se protéger de ce qui l’entoure). Je veux bien que les malheurs conduisent certains à se forger une carapace et un autre personnage pour se protéger mais là, c’est juste « too much ». 

Mais finalement, ce ne sont pas tellement les figures en eux-mêmes qui m’ont gênée, mais plutôt les relations qu’elles entretiennent les unes avec les autres. Truc aime machin qui aime bidule qui aime chouette… c’est très agaçant. J’aime assez les histoires d’amour un peu tragiques et torturées, mais là, c’est trop. Et puis, même si leur âge n’est jamais précisé (ou alors j’ai loupé le coche), je dirais qu’ils ont dans la vingtaine… dans cette optique, je n’ai pas trouvé leur comportement, leurs pensées crédibles. Je veux bien que dans certaines situations, l’être humain soit obligé de grandir/mûrir plus vite mais là… non, je n’y ai jamais cru. A aucune des histoires d’amour impossibles. Quant au retournement de situation et au changement de comportement de Johan dans les dernières pages… non. Encore une fois, c’est « too much » et ça ne m’a pas convaincue. 

De ce fait, l’intrigue essentiellement tournée vers le devenir des personnages et l’évolution de leurs histoires d’amour ne m’a pas emballée des masses… d’où ma lenteur dans ma lecture. La première partie m’a tout de même plus convaincue que la seconde. D’ailleurs, les deux sont tellement différentes qu’on pourrait presque les considérer comme deux tomes rassemblés en un seul (mêmes personnages et même univers mais aventures différentes). Le début m’a tenue en halène. En effet, on découvre l’univers qui entoure les personnages et c’est ce qui m’a le plus charmée. A la fin, les personnages affrontent un « grand méchant », je me suis plus ennuyée. 

L’univers, le contexte est véritablement intéressant. L’action prend place, dans les premières pages, à Aurillac (dans le Cantal, en Auvergne !) en 2035. Quelques années plus tôt, un voile s’est déposé devant le soleil. L’alternance jour/nuit a quasiment disparu, faisant place à un crépuscule rouge éternel. Les radiations provenant de ce phénomène ont transformé la faune, la flore… et les hommes ! Une forêt de « pins-vampires » a rapidement vu le jour et a pris le contrôle, envahissant tout, tuant les hommes et cachant des bêtes étranges et féroces en ses profondeurs. Les survivants ont dû s’adapter et apprendre à vivre dans ce nouveau monde où, finalement, les personnages et le lecteur le comprennent durant cette aventure, les véritables ennemis ne sont ni les pins ni les bêtes modifiées, mais les hommes. « L’homme est un loup pour l’homme » et seul l'Amour peut triompher, voilà le grand message délivré par ce livre. Le concept général est intéressant mais je regrette que, finalement, arrivé à la fin du texte, le lecteur n’ait pas beaucoup d’éléments de réponse. Ceux-ci ne sont pas indispensables à la lecture, mais, personnellement, j’aurais aimé en apprendre plus sur les modifications génétiques liées aux radiations, par exemple. 

Côté plume, j’ai apprécié. Jean-Luc Marcastel a un joli style. C’est fluide, joliment écrit même si, évidemment, ça reste de la littérature « de gare ». J’ai apprécié la plupart des dialogues (même si certains sont vraiment grandiloquents, ce qui rejoint mon impression sur l’aspect « non crédible » du comportement des personnages) et la grande majorité des descriptions. Certaines scènes sont très marquantes, j’en retiens surtout une qui a entraîné quelques mauvais rêves : alors que Fanie est blessée, le petit groupe se réfugie dans une maison abandonnée. L’atmosphère est lourde, quelque chose ne va pas. Théo monte la garde la première partie de la nuit et, alors qu’il lit, il sent une présence tout près de lui. Il quitte le salon pour aller voir du côté de la cage d’escaliers… et là, grosse flippe ! Je m’en souviendrai ! 
Dans l’ensemble, je trouve que l’atmosphère inquiétante et glaciale (c’est l’hiver, il fait dans les -40° chaque jour, la forêt de pins semble avoir une conscience et oppresse de tous les côtés…) est bien rendue. D’ailleurs, si je peux me permettre une remarque, je trouve que conseiller Le Dernier hiver à partir de 13 ans est un peu prématuré. Ce titre est quand même assez dur et particulièrement déprimant pendant la grande majorité du texte ! 

 En bref. J’ai aimé l’univers original, l’ambiance oppressante bien décrite et la plume de Jean-Luc Marcastel en général, mais je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages et à leurs états d’âme (pas très crédibles, un peu « too much ») ce qui m’a enlevé un gros intérêt pour l’intrigue et a donc rendu ma lecture laborieuse. 

Mon avis est évidemment très personnel et tient vraiment dans ce manque d’attachement à ce groupe de jeunes et à leurs aventures amoureuses… si le devenir de Théo, Johan et Fanie (le trio amoureux) vous intéresse, nul doute que vous allez adorer !

un tout grand merci à Cécile des éditions Hachette pour ce service presse !
 
 

1 commentaire:

  1. arfff ... Il est dans ma PAL ( je l'ai gagné à un concours) et du coup tu me donne pas trop envie de le lire... tout au moins dans l'immédiat !

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